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Gala (novembre
2000)
Patricia
Kaas aurait pu être modèle. Outre les proportions, elle possède
ce je-ne-sais-quoi qui donne au vêtement une personnalité.
C'est elle qui a choisi chacune des pièces qu'elle porte pour Gala. Avec une conscience aiguë de ce qui lui siérait. Séance
de photo avant son concert parisien du 2 novembre 2000, avec
l'Orchestre philharmonique de Paris, et l'année sabbatique
qu'elle a décidé de s'accorder. Un
embouteillage monstre sévissait aux portes du studio et il
pleuvait des cordes, mais elle est arrivée, ponctuelle,
disponible, souriante. Elle s'est approchée des nombreux
portants servant à ranger les vêtements que nous souhaitions
lui proposer et, avec une connaissance étonnante de la mode, de
ses codes, des matières, a composé sa garde-robe idéale. Il y
a eu les pièces pour lesquelles elle a eu le coup de foudre. Le
manteau et les bottes Chloé par exemple. "D'ailleurs, je
les ai commandés !". Il y a eu les hésitations : "Le
haut Dior, cela fait carrément soutien-gorge, et transparent en
plus. Ce n'est pas trop... lingerie ?" Après quelques fous
rires, la séance a commencé. Magique. Mademoiselle aime peut-être
la mode, mais il est certain que la mode le lui rend bien.
Comment
avez-vous choisi vos vêtements pour le concert du 2 novembre au
Palais des Congrès avec l'Orchestre philharmonique de Paris ?
J'avais
envie de mettre les mêmes tenues que pour la tournée. Je suis
à l'aise avec, je sais comment bouger. Mais d'ici là j'ai prévu
de faire un peu de shopping. Je vais peut-être trouver quelque
chose au dernier moment. Dans tous les cas, mes tenues de scène
se doivent d'être un peu sexy, et surtout confortables. C'est
bien joli les talons hauts qui font une jambe de rêve, mais si
tu ne peux pas bouger avec... D'ailleurs, lors de mes trois
derniers shows, j'ai commencé chaussée, mais très vite, j'ai
fini pieds nus. Et cette fois-ci, orchestre philharmonique ou
pas, je ferai la même chose !
Les vêtements
que vous possédez, vous les gardez très longtemps ?
Non, pas
tout. J'en donne à ma soeur, elle habite dans une petite ville
et elle est maman de trois enfants. Les pièces un peu branchées
sont pour une copine ou pour ma secrétaire, qui est mon
habilleuse en tournée. Sinon, j'ai fait des paquets pour la
Croix-Rouge. Avant je gardais tout. Le dressing était tellement
plein qu'au final j'optais toujours pour un jean et un T-shirt !
Alors je me suis imposé une loi : dans la mesure où le placard
est plein, si j'achète un nouveau vêtement, je dois
obligatoirement me séparer d'un autre.

Avez-vous un vêtement fétiche ?
J'ai
gardé pendant des années un pantalon moulant à grosse côtes
couleur kaki-olive, acheté quand j'avais douze ans. A cette époque,
il était trop grand pour moi, alors je mettais un pantalon de
jogging en dessous. Après, j'ai pu le porter sans. Je l'ai donné
récemment à ma secrétaire... mais en lui faisant promettre de
ne pas s'en séparer ! J'aime beaucoup aussi une petite veste en
jean Loïs que je porte souvent. D'ailleurs, j'aime être en
jean.
Avez-vous une limite de prix ?
Je dépense
pas mal d'argent dans la mode, car cela me fait plaisir, mais,
oui, bien sûr, j'ai une limite. Durant cette séance avec Gala,
j'ai adoré la bague de joaillerie que l'on voit sur toute les
photos. C'est étrange, car je m'étais promis de me faire un
beau cadeau pour fêter mon année sabbatique. Je rêvais d'une
large bague constellée de petits diamants. Exactement celle de
la séance ! Bien sûr, j'ai eu le coup de foudre. Bien sûr,
je pourrais me l'offrir... Mais je ne sais pas si c'est le fait
d'avoir été élevée dans une famille modeste... je la trouve
bien trop chère ! Je vais donc réfléchir, voir d'autres
bijoux, moins onéreux et qui me plairont peut-être tout
autant. Je peux craquer pour de belles choses, mais j'ai besoin
d'avoir une bonne raison de le faire. Je me souviens que lors de
ma première tournée, j'avais donné deux cent cinquante-cinq
concerts. Je me suis dit que je méritais un cadeau et je me
suis offert la BMW Z1. Eh bien, j'ai dû faire 6000 kilomètres
en six ans avec. Elle était trop voyante. Je l'ai cédée à
mon technicien lumière qui l'adorait. Je savais qu'il allait la
chouchouter. Mes coups de folie sont rares. La pièce la plus chère
de ma garde-robe doit être un manteau Gucci à 15 000 francs.
Un investissement. Mais j'aime trop changer pour m'offrir des
choses de grand prix. La haute couture n'est pas pour moi !
Vous
avez confié, il y a longtemps, faire vos "carnets de
mode"...
En fait,
j'en ai deux. J'ai transformé le premier en une sorte de book.
Je place mes collages dans des feuilles transparentes : c'est
mon petit book à look. Je découpe dans des magazines de mode ou
de n'importe quoi un vêtement porté par un mannequin, une
actrice ou une chanteuse et que je trouve sympa. Le dernier que
j'ai découpé, c'est une photo d'Ophélie Winter en jean avec
un petit T-shirt et un bracelet : simple et joli ! Si je fais
cela, ce n'est pas pour copier mais pour avoir des idées. Je
lis beaucoup, je déchire les pages et puis, quand j'ai un peu
de temps, je prends mes ciseaux. Après, je trie pour que le
book ne soit pas trop épais. Si un matin je ne sais pas quoi
mettre, je feuillette mon book -tout est classé par genre décontracté,
chic, sport- et je me dis : tiens, je vais opter pour ce style.

Depuis
quand faites-vous ça ?
Au début
de ma carrière, lorsque j'ai commencé à faire des télés, la
maison de disques de l'époque avait embauché une styliste
chargée de me trouver des vêtements. Avec le recul, quand je
regarde, c'était assez classique, je faisais presque plus âgée
qu'aujourd'hui. En fait on habillait plus ma voix que moi. Ma
voix était mûre, celle d'une personne de trente ans alors que
j'en avais vingt. Ca ne collait pas. Mais quand tu arrives de
Forbach, que tu as une styliste qui s'occupe de toi, tu te dis :
quelle chance, tout ça pour moi, et ces gens qui connaissent
leur métier. Puis un jour j'ai déclaré que j'avais envie de
mettre les vêtements que je portais dans la vie. Mais je me
posais encore beaucoup de questions. N'est-ce pas trop sexy ? Le
public va-t-il aimer ? Avant l'avis des autres primait sur le
mien. Aujourd'hui, je ne porte que ce que j'aime!
Et qu'y
a-t-il dans le second carnet ?
Je découpe
des choses dont j'ai envie, et comme je suis bien souvent en
tournée, sans avoir le temps de faire les boutiques, je téléphone
pour faire mettre de côté, si possible, ce qui me plaît. De
retour à Paris, je prends la voiture et je fais le tour des
boutiques pour récupérer les vêtements. J'aime la mode mais
je ne suis pas une fashion victim, qui se doit d'avoir tel vêtement
tout simplement parce que "cela fait bien". On voit
tant de gens déguisés parce qu'ils ont voulu paraître branchés
! Moi j'achète toujours ce qui me plaît et ce qui me va.
Pour un
rendez-vous galant, que choisissez-vous ?
J'aime
me sentir naturelle, comme dans la vie courante, c'est donc
difficile à dire. Avant, je portais beaucoup de vêtements
moulants. Mais voyageant beaucoup, j'adopte désormais le
jogging, auquel j'apporte ma touche personnelle : je le mets bas
sur les hanches, égayé d'un bracelet Swarovski. Pour un
rendez-vous galant, j'irai au minimum chez le coiffeur me faire
raidir les cheveux !
Que
portez-vous un jour de spleen ?
Mes vêtements
ne reflètent pas mon humeur. Mais ces jours-là, même si je
mets quelque chose de seyant, je ne me sens pas jolie. Dans ce
cas, je reste à la maison, cheveux attachés, pas maquillée,
avec un pantalon de pyjama et un petit Marcel blanc ou avec un
jogging. A la maison, je suis relax.

Pour
dormir, nuisette ou pyjama ?
Pas de
nuisette. Je ne suis pas lingerie et trucs transparent. Je dors
nue. Je n'aime pas me sentir entravée par des vêtements
pendant la nuit.
En
lingerie, plutôt balconnet ou Petit Bateau ?
Petit
Bateau ! Comme je n'ai pas une forte poitrine, je pensais jadis
qu'un Balconnet était plus avantageux. Or je me suis rendu
compte que ma poitrine était plus jolie sans artifice. J'aime
la lingerie Izka. Il s'agit plus de brassières que de
soutiens-gorge. Je ne porte plus que ça. Et puis, quand on est
contrainte d'amener sa culotte au pressing parce que trop
fragile, non !
Avez-vous prévu d'utiliser cette année sabbatique pour faire
du shopping chez Jacadi, Bonpoint, Tartine et Chocolat
ou Gap
Kids ?
On peut
craquer sur ces petits vêtements d'enfant, c'est si beau ! Mais
non. Je commencerai à faire ces boutiques-là quand ce sera le
moment. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter pour faire un bébé.
Maintenant, si entre-temps je suis enceinte, tant mieux, car
j'ai aussi envie de connaître le bonheur d'être maman. Mais ce
n'est pas la raison de mon arrêt, qui n'est en aucun cas une
pause bébé. Et si on me voit dans un magasin Petit Bateau, ce
n'est pas pour mon futur nouveau-né mais pour acheter mes
T-shirts moulants, taille 12 ou 14 ans !
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