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Questions de femmes (7 mai 2002)

Une compilation, un album en anglais, et une première apparition au cinéma, Patricia Kaas avait annoncé une année sabbatique : elle n'aura jamais été aussi présente ! Alors qu'elle fête ses quinze ans de carrière, la chanteuse française la plus exportée au monde savoure son succès avec une harmonie enfin trouvée. Une chose est sûre, les années passant, Mademoiselle ne chante plus le blues...

 

Vous venez de sortir une compilation (Rien ne s'arrête). Serait-ce le bilan de vos quinze premières années de carrière ?

Non, plutôt un album de photos que j'ouvre avec mes chansons pour images ! Pour tout vous dire, ce qui est drôle, c'est lorsque je vois mes différents looks. Parfois, ça craint ! (rires) Au début, ça va encore : c'est l'adolescente que hésite. Mais, à un moment, on voit bien que je me cherche. A l'époque de Je te dis vous, par exemple, j'avais les cheveux bouclés. Puis, à celle de Dans ma chair, je les avais plus courts, un peu plus mode. Je ne sais pas ce que je cherchais, mais je le cherchais ! Heureusement, on arrive à se dire qu'il faut être soi-même. Et on finit par l'être...

Avez-vous le sentiment d'avoir beaucoup changé ?

J'ai changé, mais en me ressemblant d'avantage. Je m'étais un peu paumée, je me suis retrouvée. C'est vrai que j'ai vite créé un mur autour de moi. A 20 ans, vous devenez indépendante et responsable, vous devez prendre des décisions importantes. Vous avez la charge d'un homme sur des épaules finalement moins larges. Or, aujourd'hui, j'arrive à les accepter. Je suis moi. C'est en ce sens que je peux dire que j'ai grandi. J'ai plus d'expérience...

Vous publiez Piano Bar, un album de reprises de grandes chansons françaises interprétées (pour la plupart) en anglais. Ce CD est aussi la bande originale du film de Claude Lelouch, And Now... Ladies & Gentlemen, dont vous êtes l'héroïne. Pourquoi ce disque ?

J'avais ce projet depuis longtemps, sauf que je l'ai toujours repoussé. J'attendais le bon moment. Or, quand Claude Lelouch m'a offert ce rôle, les deux projets se sont liés, et l'album est apparu comme évident. J'espère qu'on ne me demandera pas pourquoi je chante en anglais. J'avoue que les réactions me font un peu peur. On verra !

Une carrière américaine, ça vous tente toujours ?

Je ne vais pas vous dire non. En revanche, je ne donnerais pas un an de ma vie pour convaincre les américains... Ca, je l'aurais fait à 25 ans, pas aujourd'hui ! J'irais, j'en parlerais, mais je ne me battrai pas.

Auriez-vous moins d'ambition, moins de rage qu'à 25 ans ?

Non. Mais lorsqu'on a 25 ans, on n'a pas peur de perdre des années. Maintenant, je n'ai plus envie de ça. J'ai d'autres priorités, et je ne vais pas m'investir comme je l'aurais fait autrefois. C'est peut-être une erreur, car, lorsque j'ai commencé, avec Mademoiselle chante le blues, j'ai dû me battre. On me reprochait de ne pas être assez commerciale, de chanter trop bien... Finalement, forcer un peu les portes m'a aidée ! Mais bon...

 

 

Comment en êtes-vous venue à ce film ?

Quelques mois avant que Claude Lelouch ne m'appelle, j'avais décidé de prendre une année sabbatique : j'avais enchaîné quatorze ans de tournées, e je voulais me reposer un peu. Mais ça n'a pas duré. Au bout de deux mois, je m'emmerdais franchement ! (rires) Quand vous avez zappé mille fois sur toutes les chaînes de télé, vous finissez pas tourner en rond. Je me disais que j'allais faire du sport, et plein d'autres choses, mais je n'étais pas du tout motivée. Alors, la rencontre avec Claude est vraiment bien tombée... Toute tremblante, j'ai passé une audition. J'avais envie d'essayer. J'aimais l'histoire, et le fait que le personnage soit chanteuse de piano-bar était une façon de mettre mon pas dans quelque chose que je connaissais à moitié. Mais j'avais vraiment très peur.

Parlez-nous de votre personnage ?

Jane a eu beaucoup de déceptions amoureuses, et elle décide de partir faire une tournée au Maroc dans des grands hôtels. Là-bas, elle se rend compte qu'elle a des trous de mémoire. Elle va rencontrer un anglais gentleman cambrioleur qui a les mêmes symptômes qu'elle. Une curiosité s'installe entre-eux en même temps qu'une complicité. En fait, c'est l'histoire de deux personnages qui apprennent à s'aimer, mais l'histoire d'amour commence quasiment après le film...

Vous ressemble-t-elle ?

Elle est chanteuse comme moi. Et comme elle j'ai eu des déceptions amoureuses. C'est tout ! Certes, elle est très triste, mais j'espère que, sur ce point, on ne fera pas le lien avec moi.

Justement : "Je l'ai choisie parce qu'on sent une tristesse en elle, c'est quelqu'un plein de cicatrices", a dit Claude Lelouch. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

(elle sourit) Il m'a même dit : "Quand tu souris, je vois de la tristesse dans ton regard !" C'est drôle : lorsque je regardais les yeux de mon papa, je voyais ça aussi... Disons qu'il y a du vécu. Quand, à 20 ans, vous n'avez plus votre maman et que vous passez de l'adolescente à la jeune femme, quand vous perdez votre papa très jeune, forcément vous devez garder ça quelque part dans votre cœur et dans votre tête... Cela se lit sûrement dans mon regard. Même si j'arrive à sourire, même si j'arrive à être heureuse... Mais si Claude voit cela, moi, quand je me réveille le matin, et que je me regarde dans le miroir, je ne vois pas ça du tout ! (rires)

Vous vous sentez mélancolique ?

Je le suis parce que je n'oublie pas mon passé. Mais je ne suis pas quelqu'un qui se plaint. Comment se plaindre, d'ailleurs ? J'ai une belle vie, je n'ai pas le droit ! D'accord, cela fait plus d'un an et demi que je suis très solitaire. Mais c'est parce que je l'ai voulu ! On a tous besoin de moments de solitude : être seule, c'est aussi apprendre des choses. La vie est peut-être tracée, mais l'on reste maître de nos choix, et je ne veux pas qu'on dise que je suis une femme triste. Très souvent, lorsque je donne des interviews, même quand j'insiste sur ce point, je retrouve ensuite des titres qui vont en ce sens : La femme blessée, par exemple. Non, ça ne me ressemble pas !

"Le succès, on le paye par la solitude", dites-vous souvent...

Oui... Au début, je pensais qu'il n'y avait pas de différence entre un homme et une femme. J'ai changé d'avis ! C'est beaucoup plus dure pour une femme...

Pourquoi ?

Lorsqu'on est face à une femme indépendante, il y a toujours un certain recul, un certain respect qui est certes plutôt flatteur. Mais si vous n'avez pas le caractère d'aller de l'avant, alors vous vous retrouvez vite dans la solitude...

Cette indépendance ferait-elle peur aux hommes ?

Aux autres, oui ! Bien sûr, davantage aux hommes, car leur ego est bousculé. Mais les femmes sont dérangées aussi. Bon, c'est peut-être moi qui ai toujours eu une telle attitude qu'on n'a jamais osé m'approcher, mais je constate que les femmes restent également en retrait.

Pourquoi donc l'ego des hommes serait-il bousculé ?

Quand il est à côté d'une femme qui gagne bien sa vie, un homme ne se sent pas forcément à l'aise. Il a toujours envie de se sentir supérieur dans ses rapports amoureux. Or, dans mon cas, ce n'est pas facile !

Les hommes, vous les voyez comment ?

Je ne sais pas pas... (elle réfléchit longuement) J'aimerais ne pas faire peur aux hommes. Oui, c'est ça : j'aimerais ne pas leur faire peur ! Je leur fais peur parce que je suis qui je suis, et cela, je ne peux pas le changer. Mais il y a aussi un truc (je ne sais pas quoi !) qui fait que j'ai une image que ne me correspond pas. Celle d'une femme fatale, inaccessible, qu'on a peur de décevoir ou je ne sais quoi d'autre. Ca me fait toujours rire parce qu'en fait, c'est moi la timide dans l'histoire. Lorsqu'on me dit ça, et que je demande pourquoi ils ont cette sensation, très souvent on me dit : "Parce que quand on te prend dans les bras, on a envie de te garder !" Ca leur fait peur, ce sentiment. C'est plutôt un compliment d'ailleurs...

Et vous, tombez-vous amoureuse facilement ?

Non. J'ai eu des expériences qui font qu'aujourd'hui je suis un peu méfiante. Mais, en revanche, lorsque je sens que l'on s'attache à moi, je suis plutôt du genre très amoureuse...

Comment doit-il être ?

Oh, il n'y a pas de règle ! Il est clair qu'il doit être indépendant. Et puis, il faut qu'il ait vécu. C'est beau un mec de 25 ou 30 ans, mais il me faut un homme d'expérience. Un homme qui n'ait pas peur de me bousculer un peu. Ceux qui disent "oui" tout le temps, j'en ai eu, et cela m'a beaucoup attirée. Mais je préfère avoir quelqu'un derrière moi qui me "booste", qui me fait avancer.

Un macho, donc ?

Non, pas macho ! Un mec qui dirige. Un homme, quoi... Pas un gentil. (elle sourit)

Lorsque vous avez annoncé votre décision de prendre une année sabbatique, ce devait être pour faire un bébé ? Auriez-vous changé d'avis ?

Non, contrairement à qu'on a dit, je ne me suis pas arrêté pour cela. La preuve, je n'en ai pas ! Mais, moi qui ai cinq frères et une sœur, j'aimerais bien connaître le sentiment d'être maman.

Cela vous paraît-il conciliable avec votre carrière ?

Je ne me pose pas la question. S'il faut sacrifier un bout de quelque chose, ça en vaut la peine de tout façon !

C'est donc le prochain grand projet ?

Oh, ce n'est ni un projet, ni un but ! L'envie est là depuis un bout de temps déjà. Disons que je ne voudrais pas arriver à 40 ans sans avoir eu d'enfant. Je me dirai que j'aurais raté quelque chose d'important dans ma vie de femme. Ma carrière, c'est bien, c'est beau, et je ne pourrais pas faire marche arrière. Mais je ne voudrais pas manquer ça non plus.

Avec le papa idéal, bien sûr...

De préférence, mais ce qu'il faut surtout, c'est un papa plein d'amour. Le reste, peu importe... Il ne faut pas se dire qu'il devra être comme ci ou comme ça, mais plutôt que cet enfant devra être conçu avec passion et amour. Si, un an après, je m'aperçois que ce n'était pas le bon mec, tant pis ! Cela aura quand même été le bon moment, puisqu'il y aura eu cet instant fort entre nous...

Vous avez beaucoup changé ces dernières années, y compris physiquement. Vous paraissez plus sereine, plus épanouie. Comment l'expliquez-vous ?

Et pourtant, je n'ai rien fait changer, hein ! (rires) Je pense que le fait d'avoir pris un peu de recul et d'être passée par ces moments de solitude voulue m'a aidée à me sentir mieux. Oui, je me sens vraiment mieux !... Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que ce sont les années qui passent, tout simplement.

    


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21 mars Patricia live à Francfort

21 janv. Patricia Kaas à Berlin

 

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28 mai Lelouch dirige P. Kaas

15 mai Mademoiselle chante au cinéma

14 mai Cannes, coup d'envoi ! 

18 janv. J. Malkovich et P. Kaas au cinéma

15 janv. Nomination aux NRJ Music Awards

 

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25 oct. Comme au cinéma

11 juil. P. Kaas et J. Irons dans une bagarre

 

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